L’ALLOCATION ADULTE HANDICAPÉ (AAH) AUGMENTE… MAIS IL Y A DES CONTREPARTIES
Dans un entretien au Parisien mardi matin, la Secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, Sophie Cluzel, a rappelé que le montant de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) serait revalorisé de 40 euros, au 1er novembre, pour atteindre 900 euros par mois.
Pour autant, la présentation qu’en fait le gouvernement semble excessive. Les associations qui militent pour les droits des handicapés sont d’ailleurs loin de se satisfaire de “l’avancée énorme”, que le gouvernement prétend leur offrir. Pour plusieurs raisons. D’abord, car le montant de cette allocation demeure inférieur au seuil de pauvreté (1.026 euros).
Des contreparties pas anodines
Surtout, la revalorisation progressive de l’AAH, évaluée à 2 milliards d’euros par le gouvernement, n’a pas été consentie sans contreparties. Pour équilibrer la balance budgétaire et annoncer aux Français une hausse importante, les rédacteurs du projet de loi de finances 2019 ont multiplié les coups de rabot. Alors qu’il s’agissait d’un acquis, le montant de cette prestation sociale a d’abord été désindexé de l’inflation. Avec des conséquences sonnantes et trébuchantes pour les bénéficiaires. En avril 2019, les allocataires ont donc tiré une croix sur la hausse annuelle “naturelle” de cette prestation, et ce, en dépit d’un taux d’inflation de 1,2% sur un an, selon l’INSEE. De quoi relativiser “l’avancée majeure” vantée par Sophie Cluzel. Car le gain de pouvoir d’achat espéré par les allocataires avec la hausse de 11% de l’AAH s’en trouve affecté.
Pire : le mecano imaginé par le gouvernement pour amortir la revalorisation de l’AAH intègre une baisse du plafond d’éligibilité (de 1.638 à 1.629 euros pour un couple, uniquement pour les nouveaux candidats). Une modification qui a pour effet de réduire le nombre nouvelles personnes éligibles comme s’en était alarmé un rapport sénatorial annexé au projet de loi de finances 2019.