Pour une métamorphose sociale et de santé
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Pour une métamorphose sociale et de santé

La vie est-elle ….consultative ?
Pour une métamorphose sociale et de santé .

Embrasser la santé pour vivre.

Evoquer quelques moments, séquences de la vie politique en toutes connaissances accessibles du passé, n’est pas polémiquer, mais tenter de comprendre pour le présent, afin de mieux respirer à l’avenir, changer d’airs.
La Conférence Nationale de la Santé, instance consultative de 130 membres, écrivait le message suivant dans le rapport d’activité 2011 de la Commission des Droits des Usagers de la santé (CDU), en première page de couverture: « Embrasser une approche globale de la santé ».

Lors de l’examen des articles du projet de loi relatif à la santé 2015 *, alors qu’était préfigurée la création future de l’agence Santé publique France, le député E.Aboud (LR), médecin, soulignait dans un des amendements : « nous souhaitions garantir que les associations d’usagers agréées par les agences régionales de santé (ARS) soient davantage impliquées dans la gestion de la politique de santé, ce que le rapporteur a refusé.Or, à l’alinéa 16 sont évoquées l’information de la population et sa participation, directe ou par l’intermédiaire des associations. De deux choses l’une : soit ces associations sont impliquées avec l’État dans la gestion de la politique de santé publique, soit elles ne le sont pas. »

Le rapporteur, O.Véran,(PS) répondit sur la forme: « Avis défavorable. Ce que nous souhaitons, c’est faire participer la population et assurer sa pleine information, et non pas seulement garantir la transparence des décisions prises par l’administration ou par les médecins. Notre rédaction va donc plus loin que la vôtre. ».

La transparence garantie, vraiment ?

Cinq exercices budgétaires plus tard, dans l’annexe au Projet Annuel de Performances Santé-Projet de Loi de Finances 2020, Jérôme Salomon précise dans le cadre du programme 204 se référant à la Stratégie Nationale de Santé :

« La stratégie poursuivie en 2020 en termes de prévention, de sécurité sanitaire et d’offre de soins est en pleine cohérence avec la stratégie nationale de santé (SNS) définie le 31 décembre 2017. La SNS constitue le cadre de la politique de santé en France.

Définie par le Gouvernement, elle se fonde sur l’analyse dressée par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur l’état de santé de la population, ses principaux déterminants, ainsi que sur les stratégies d’actions envisageables (…), ajoutant « La SNS fait ainsi de la prévention un élément clé de notre système de santé ».

Les droits aux savoirs

Notre mémoire retiendra que sur la période de 2013 à 2015, jusqu’à la création de Santé publique France, dans un souci de « prévention de la rationalisation » des stocks de masques, de délitement des moyens de l’hôpital et de gestions des dépenses, l’EPRUS Institué par la loi du 5 mars 2007, l’établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires assurait, sous la tutelle du ministère de la Santé, la gestion des moyens de lutte contre les menaces sanitaires graves, tant du point de vue humain (réserve sanitaire) qu’au plan matériel (produits de santé) a vu ses financements baisser de près de 47%.

A l’issue de l’intervention du président de la république du 13 avril 2020, repoussant au 11 mai la période stricte de confinement, qui sera plus élargie aux personnes âgées et handicapées, notre mémoire collective de confinés retiendra que lors des manifestations, heurts avec les forces de l’ordre, que des stocks de masques furent préservés, que les manifestants avaient déjà appris à en confectionner, acheter pour se défendre des produits dangereux projetés sur …..des blouses blanches par exemple, des patients aussi.

Mais nous citoyens, avions-nous le droit de savoir qu’il n’y avait pas de stocks ?

Que les entreprises et donc les établissements et services médico-sociaux auraient dû les commander en Chine ou bien en Inde avant de craindre et de vivre la mort dans un pays qui ne dispose pas de stratégie du respect de la biodiversité, de l’environnement, c’est-à-dire de la vie. ?

La vie est-elle ….consultative ?

La démocratie sanitaire n’a pas été respectée, les différentes instances consultatives en lien avec les exécutifs, avec les Agences Régionales de Santé, tels les Conseils Territoriaux de Santé, la Conférence nationale de Santé, les commissions Prévention ou Droits des Usagers des Conférences Régionales de la Santé et de l’Autonomie, le Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées, les Conseils Départementaux de la Citoyenneté et de l’Autonomie, Conseils des Droits des Usagers des établissements hospitaliers ou bien des Groupements Hospitaliers Territoriaux, les Conseils de Vie Sociale, comités d’entente, collectifs, tous leurs membres, le CESE, les CESER, qui représentent des millions de citoyens n’ont pas été respectés, n’ont pas eu accès à ces informations.

Pas plus, « évidemment », les membres du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) sollicité à deux reprises récemment, entre autres sujets sur les tris des patients et ceux du conseil pour les questions sémantiques, sociologiques et éthiques au sein du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH).

Des milliers de personnes investies dans des actions solidaires et d’accompagnements, qui représentent des organisations économiques, sociales et environnementales, ignorées ou bien écoutées avec condescendances.**

Récemment, Le Monde questionna Jean-François Guégan, directeur de recherche à l’Inrae, qui travaille sur les relations entre santé et environnement au sujet des propositions faites par les membres du Haut Conseil de la Santé Publique notamment sur les stratégies concernant les stocks des matériels de santé , sa réponse est éloquente et factuelle :

« Comme beaucoup de mes collègues, j’ai été très surpris de l’état d’impréparation de la France à l’épidémie de Covid-19. Les expériences passées avaient pourtant mis en évidence la nécessité d’anticiper et de préparer l’arrivée de pandémies.

Au sein du HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique), nous avions préconisé l’achat des fameux vaccins, mais aussi la constitution d’une réserve de près de 1 milliard de masques pour protéger la population française en cas de risque majeur, à renouveler régulièrement car ils se périment vite. Nous avions alors réussi à sensibiliser les décideurs de plusieurs ministères sur cette nécessaire anticipation.

Je pensais que nous étions prêts. Au ministère de la santé, Xavier Bertrand a reconduit l’achat des masques, mais, ensuite, il y a eu un changement de stratégie. Il semble que l’économétrie ait prévalu sur la santé publique. ».

La santé accompagnant bien souvent le lien social et les politiques dédiées, comme le décrivait déjà M.Chauvière dans son essai en 2008, un peu partout, des normes de « bonne gestion », autrement dit d’optimisation des dépenses improductives, s’imposent à tous les acteurs bénéficiant de fonds publics : « Pour tous ceux qui ont flairé l’aubaine et commencé à faire des affaires, les idéaux de solidarité nationale ou d’émancipation individuelle deviennent des archaïsmes.Il en est ainsi du côté des personnes âgées dépendantes, des personnes handicapées,
de la petite enfance, de l’échec scolaire, de la formation… »****

Ainsi, trop de gestion, peut tuer la santé, la nôtre.

Ordonnances pour mieux vivre ensemble.

Les citoyens se débrouillent fraternellement, solidairement pour l’accès égal aux soins pour tous, et ne sont toujours pas tous testés, ni protégés.

Entre les projets de lois demeurés à l’état de projets tels la création d’un 5ème risque de protection sociale, celle du Grand âge, d’autres élans sont impérieux pour la protection des enfants et des jeunes, les soutiens aux familles, un véritable revenu d’existence pour tous ainsi que la reconnaissance du droit fondamental de vivre à domicile et d’y être soigné jusqu’en fin de vie, droits qui doivent être appliqués avant la fin de ce quinquennat.

Anticiper et protéger les besoins en oxygène, je pense que les français y veilleront sans tomber dans les pièges des simplifications qui altèrent les ventilations des crédits et la confiance. Constitutionnaliser la protection de l’environnement en même temps qu’orienter la création monétaire par les investissements ciblés sur la transition écologique et la santé, via un Pacte « Finance-climat et santé » européen, peut être décidé.

Entre les différentes qualités de masques proposés à usages professionnels dans les métiers de la santé, les masques en tissus fabriqués par des entreprises du CAC 40, « les masques alternatifs » proposés par des communes et les masques fabriqués par les citoyens eux-mêmes quels que soient leurs lieux de confinements, les peurs des déclassements sociaux ne sont plus masquées et concernent tout le monde.

Ce qui est certain, c’est qu’à défaut de ne pas avoir voulu anticiper, les gouvernements successifs, ont extrapolé les valeurs comptables de produits de santé pour les déprécier sans les remplacer, déléguant à l’hôpital public, aux cliniques, aux maisons de retraite, aux établissements d’hébergements social, médico-sociaux, de santé, aux entreprises privées via des dispositifs de répartitions et distributions (grossistes et circuits des pharmacies) qualifiés de « consensuels », la responsabilité de la prévention en cas de pandémie(s).

Les françaises et les français, qui les fabriquent, auraient souhaité en être informés, voire consultés, alors qu’ils sont invités avec vigueurs de responsabilisations presque personnalisées, âgistes, discriminatoires, avant les tracings, à se rendre aux consultations médicales reportées.

Que des chaos persistent en changeant de nature, ne signifie pas qu’ils doivent durer, tant nous aimons la vie, nous les français qui faisons confiance en la vérité des faits.

Enfin, après avoir été victime(s) des masques sur les vérités, après avoir tenté d’en trouver, fabriquer voire acheter pour se protéger, dans l’attente que ceux qui ont été commandés nous parviennent pour le 11 mai 2020 accompagnés des tests, nous espérons que bientôt, à domicile, dans les rues et en pleine nature, tous les français pourront s’embrasser mais aussi accompagner leurs proches en situation de handicap visibles ou bien invisibles, leurs ainés, leurs enfants.

C.Boulanger-Reijnen

C.E.S.E.R.Ile de France

Annexe au Projet Annuel de Performances Santé-Projet de Loi de Finances 2020

https://www.performance-publique.budget.gouv.fr/sites/performance_publique/files/farandole/ressources/2020/pap/pdf/PAP2020_BG_Sante.pdf

*Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.Examen des articles du projet de loi relatif à la santé 2015 (n° 2302) (M. Olivier Véran, Mme Bernadette Laclais,M. Jean-Louis Touraine, Mme Hélène Geoffroy, M. Richard Ferrand, rapporteurs).

**Selon le jaune budgétaire 2020, 43 instances/commissions au titre de la santé et des solidarités placées directement auprès du Premier ministre ou des ministres, demeurent actives.

***https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/17/jean-francois-guegan-en-supprimant-les-forets-primaires-nous-sommes-en-train-de-debusquer-des-monstres_6036871_3232.html

****«Trop de gestion tue le social- Essai sur une discrète chalandisation »2008.