Pour une prise en compte de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap
Des citoyennes et citoyens réduits à leur situation de handicap
Historiquement, la vie affective et sexuelle des personnes handicapées a été occultée, les religions y ont aidé, la société aussi, organisée autour de l’accompagnement familiale ou en institution n’y a pas facilité l’émancipation de ces personnes. Pour rappel, il n’y a pas si longtemps, les infirmières des hôpitaux et « hospices » étaient des religieuses, elles sont à l’initiative des premières formations de nos « nouvelles » infirmières, encore aujourd’hui, aucune infirmière/infirmier ni médecin n’ont de formations sur ces sujets.
La sexualité des personnes handicapées demeure une réalité qui dérange culturellement.
Militer pour une société inclusive, c’est mener des réflexions sociétales et politiques sans tabous, sans à priori sur la sexualité des personnes en situation de handicap. Si un changement de regard global de la société sur les personnes handicapées est nécessaire, une vie relationnelle et affective épanouie passe par l’intégration, une reconnaissance de la société. Qu’il soit question d’éducation, de socialisation et de rencontre, d’exercice de la sexualité, de la parentalité, il s’agit avant tout de considérer la personne en situation de handicap comme un citoyen.
Les personnes en situation de handicap doivent accéder et pouvoir accomplir leur droit à une vie sexuelle. Si, pour l’instant, la société n’est pas débitrice d’une créance pour en garantir l’effectivité, elle doit garantir cette liberté en s’abstenant d’entraver son exercice.
Depuis le programme 2017, après un travail sérieux sur un temps long, EELV a abouti à une proposition qui reste d’actualité. Notre position politique est favorable à l’épanouissement des personnes hébergées dans des établissements médico-sociaux et concourt à faire évoluer les représentations des parents dans une perspective totalement inclusive notamment.
Plus qu’un cas médical, la vie affective et sexuelle : moteur d’émancipation L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) rappelle qu’une vie affective et sexuelle épanouie est facteur de bonne santé.
Faire l’amour et le partager est aussi prescriptive de libertés et de bonheurs. Pourtant aujourd’hui, trop de barrières subsistent encore dans l’exercice du droit à une vie affective, sentimentale et sexuelle.
Dans notre société très normative, le corps et son apparence induisent des choix, des comportements, des rejets et des discriminations. Il est urgent d’agir et de concrétiser l’accès au droit à la vie affective et sexuelle.
La personne handicapée est réduite à son handicap et à ses incapacités. Ses potentialités sont niées. La vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap ne doit pas se voir en fonction des pratiques des personnes valides.
Ce sont des pratiques propres à chacun.e, en fonction du handicap, mais aussi, comme pour les personnes valides, en
fonction de son histoire et de sa vie. Il existe plusieurs freins pour les personnes en situation de handicap pour avoir accès à une vie sexuelle et à une vie affective.
Pour nombre de personnes en situation de handicap, le corps ne leur appartient pas en propre. Il est manipulé, mobilisé, déplacé, lavé, par d’autres mains qui vont s’occuper du « moi » intime.